La vie n’est pas un long
fleuve tranquille, nous a-t-on appris sur les bancs des cours de « philo », et nous avons pu expérimenter, moult fois
depuis lors, la réalité de cette assertion, tout comme l’a fait celle qui fut « Diam’s »
dans une autre vie, et qui, à la surprise générale, est devenue « Mélanie,
française et musulmane ».
D'habitude, je ne suis pas très portée sur les livres autobiographiques. Ma préférence va aux romans et aux poèmes, et aussi aux essais sur les religions ou le développement personnel.
D'habitude, je ne suis pas très portée sur les livres autobiographiques. Ma préférence va aux romans et aux poèmes, et aussi aux essais sur les religions ou le développement personnel.
Pourtant, j’ai
adoré ce livre de 211 pages - écrit dans un style simple, dépouillé de fioritures, paru aux éditions Don Quichotte en mai 2015 - véritable mélange de sincérité et de spiritualité, de tolérance et d’amour
du prochain, sans distinction de religion. En ces moments troubles où l’image de
l’Islam est bien écornée, j’ai donc lu ce livre avec beaucoup d’intérêt, mais
aussi avec beaucoup d’espoir, le même espoir sans doute que celui qui a conduit
l’auteure à l’écrire : « l’espoir, peut-être naïf, qu’en refermant ce
livre, le lecteur se dira : je comprends mieux… ».
En le faisant pénétrer
dans son jardin intérieur, Mélanie partage avec le lecteur son cheminement, celui de la rappeuse
au succès fulgurant, star au sommet de la gloire, riche et adulée, mais pourtant
baignant dans un profond mal être, qui finira par se convertir à l’Islam, pour entrer « dans la lumière" et évoluer dans la sérénité et la paix intérieure. Elle lui raconte comment
la star planétaire qu’elle fut en était arrivée à être internée dans une
clinique psychiatrique, quelques mois seulement après avoir vendu des millions de disques, après
avoir rempli les salles de concert les plus prestigieuses, après avoir fait la
une des plus grands journaux.
D’abord, elle revient sur
son enfance de fille unique élevée par une mère seule ; son adolescence
ensuite, celle d’une « écorchée vive » qui tangue entre manque d’amour
paternel et mal être générationnel, celle d’une rebelle devenue amoureuse du rap
et qui touchera les étoiles, tout en gardant cependant toute sa lucidité, malgré
les feux des projecteurs, les flashs des paparazzi, les voitures de luxe et les
hôtels à étoiles multiples ; et c’est là que se trouve le problème
justement : avoir tout pour être heureuse, et ne pas l’être. Malgré les
paillettes, elle a constamment la conscience d’évoluer dans un monde parsemé d’illusions,
« où le vrai et le faux s’entremêlent jusqu’à ce qu’on ne puisse plus les
distinguer ». En proie donc à un mal être intérieur permanent, bien qu’entourée
de luxe, elle passe son temps à se poser des questions existentielles. Sombrant
petit à petit dans la dépression, sans plus d’énergie ni de goût de vivre, elle
fait une tentative de suicide, dont elle est sauvée in extremis puis est
soignée à coups de médicaments qui, en réalité, ne régleront pas son problème. En
réalité, comme elle l’avoue, elle cherchait à « guérir d’une vie absurde,
sans explication ni destination ». Echangeant
souvent avec son psychiatre, elle lui confiera être perdue sur son chemin
religieux.
C’est ainsi qu’elle a
décidé d’être « un peu moins Diam’s et un peu plus Mélanie », et de
lancer un appel au secours à Dieu, en se plongeant avec avidité dans la lecture
du Coran, en discutant avec une amie musulmane, en s’adonnant souvent à la
méditation et à la contemplation de la nature, les fleurs, les étoiles, l’océan,
l’œuvre de Dieu… Elle se convertit à l’Islam, en découvrant le sens de la vie,
de sa vie. Mélanie parle au lecteur des moments de grâce qui s’en suivront :
les retrouvailles avec elle-même, le petit pèlerinage à la Mecque (la Omra),
puis le grand pèlerinage (le Hadj), la maternité, les retrouvailles avec le
père, le renforcement de sa relation avec sa mère, son point de vue sur l’islam
en France, le voile, l’attentat de Charlie Hebdo, son divorce et son remariage,…
Pour ne pas tout dire, je m’en arrêterai là, en
recommandant vivement ce livre que j’ai beaucoup apprécié. Je recommande sa lecture à
tous les musulmans certes, mais aussi aux pratiquants d’autres religions. En effet,
si ce livre est lu de façon objective, sans aucun a priori négatif et après s’être débarrassé des clichés distillés ça
et là sur l’islam, on comprendra mieux qu’il s’agit en réalité d’une religion de paix et
de dialogue, qui mène vers la cohésion sociale mais surtout vers la paix
intérieure.
Qu'ALLAH éclaire chaque jour plus son chemin, et lui octroie ses Grâces et ses Bienfaits.
RépondreSupprimerAllahouma amine!
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