07 août 2015

BONNE LECTURE : Mélanie, française et musulmane

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, nous a-t-on appris sur les bancs des cours de « philo »,  et nous avons pu expérimenter, moult fois depuis lors, la réalité de cette assertion, tout comme l’a fait celle qui fut « Diam’s » dans une autre vie, et qui, à la surprise générale, est devenue « Mélanie, française et musulmane ». 

D'habitude, je ne suis pas très portée sur les livres autobiographiques. Ma préférence va aux romans et aux poèmes, et aussi aux essais sur les religions ou le développement personnel. 

Pourtant, j’ai adoré ce livre de 211 pages - écrit dans un style simple, dépouillé de fioritures, paru aux éditions Don Quichotte en mai 2015 - véritable mélange de sincérité et de spiritualité, de tolérance et d’amour du prochain, sans distinction de religion. En ces moments troubles où l’image de l’Islam est bien écornée, j’ai donc lu ce livre avec beaucoup d’intérêt, mais aussi avec beaucoup d’espoir, le même espoir sans doute que celui qui a conduit l’auteure à l’écrire : « l’espoir, peut-être naïf, qu’en refermant ce livre, le lecteur se dira : je comprends mieux… ».

En le faisant pénétrer dans son jardin intérieur, Mélanie partage avec le  lecteur son cheminement, celui de la rappeuse au succès fulgurant, star au sommet de la gloire, riche et adulée, mais pourtant baignant dans un profond mal être, qui finira par se convertir  à l’Islam, pour entrer « dans la lumière" et évoluer dans la sérénité et la paix intérieure.  Elle lui raconte comment la star planétaire qu’elle fut en était arrivée à être internée dans une clinique psychiatrique, quelques mois seulement après  avoir vendu des millions de disques, après avoir rempli les salles de concert les plus prestigieuses, après avoir fait la une des plus grands journaux.

D’abord, elle revient sur son enfance de fille unique élevée par une mère seule ; son adolescence ensuite, celle d’une « écorchée vive » qui tangue entre manque d’amour paternel et mal être générationnel, celle d’une rebelle devenue amoureuse du rap et qui touchera les étoiles, tout en gardant cependant toute sa lucidité, malgré les feux des projecteurs, les flashs des paparazzi, les voitures de luxe et les hôtels à étoiles multiples ; et c’est là que se trouve le problème justement : avoir tout pour être heureuse, et ne pas l’être. Malgré les paillettes, elle a constamment la conscience d’évoluer dans un monde parsemé d’illusions, « où le vrai et le faux s’entremêlent jusqu’à ce qu’on ne puisse plus les distinguer ». En proie donc à un mal être intérieur permanent, bien qu’entourée de luxe, elle passe son temps à se poser des questions existentielles. Sombrant petit à petit dans la dépression, sans plus d’énergie ni de goût de vivre, elle fait une tentative de suicide, dont elle est sauvée in extremis puis est soignée à coups de médicaments qui, en réalité, ne régleront pas son problème. En réalité, comme elle l’avoue, elle cherchait à « guérir d’une vie absurde, sans explication ni destination ».  Echangeant souvent avec son psychiatre, elle lui confiera être perdue sur son chemin religieux.

C’est ainsi qu’elle a décidé d’être « un peu moins Diam’s et un peu plus Mélanie », et de lancer un appel au secours à Dieu, en se plongeant avec avidité dans la lecture du Coran, en discutant avec une amie musulmane, en s’adonnant souvent à la méditation et à la contemplation de la nature, les fleurs, les étoiles, l’océan, l’œuvre de Dieu… Elle se convertit à l’Islam, en découvrant le sens de la vie, de sa vie. Mélanie parle au lecteur des moments de grâce qui s’en suivront : les retrouvailles avec elle-même, le petit pèlerinage à la Mecque (la Omra), puis le grand pèlerinage (le Hadj), la maternité, les retrouvailles avec le père, le renforcement de sa relation avec sa mère, son point de vue sur l’islam en France, le voile, l’attentat de Charlie Hebdo, son divorce et son remariage,…



Pour ne pas tout dire, je m’en arrêterai là, en recommandant vivement ce livre que j’ai beaucoup apprécié. Je recommande sa lecture à tous les musulmans certes, mais aussi aux pratiquants d’autres religions. En effet, si ce livre est lu de façon objective, sans aucun a priori négatif et après s’être débarrassé des clichés distillés ça et là sur l’islam, on comprendra mieux qu’il s’agit en réalité d’une religion de paix et de dialogue, qui mène vers la cohésion sociale mais surtout vers la paix intérieure.  

2 commentaires:

  1. Qu'ALLAH éclaire chaque jour plus son chemin, et lui octroie ses Grâces et ses Bienfaits.

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