13 octobre 2016

SOLITUDE

Image trouvée sur le net
Au mois de juin, j’ai reçu pleins de coups de fil et de visites. Vous avez été nombreux à m’adresser des félicitations pour le prix décerné à mon premier roman. C’était la JOIE, dans mon cœur et autour de moi.
Au mois d’août, également, j’ai reçu pleins de coups de fil et de visites ; c’était suite au rappel à Dieu de ma maman. Tout n’était que TRISTESSE en moi et tout autour.
Voilà la vie dans sa meilleure expression : une succession ininterrompue de BONHEURS et de MALHEURS.
Dans le préambule de mon roman, je disais ceci : « Je pense que la vie est bicéphale, ou alors, qu’il s’agit d’un être qui ne peut tenir en équilibre que parce que monté sur deux jambes : à côté de la difficulté, il y a la facilité, et vice-versa. Sans vouloir verser dans la fatalité, je pense que le bonheur et le malheur sont deux réalités inséparables qui accompagnent toute existence terrestre. Des nœuds immatériels les lient ensemble et les attachent à nous ».
Mame (Nous l’appelions Mame pour faire comme nos enfants, ses petits-enfants) a été une femme courageuse et digne devant les vicissitudes de la vie ; sans exagération aucune, elle était un modèle de vertu, de sagesse et de générosité. Elle ne parlait pas beaucoup, mais elle analysait tout avec sagesse. Elle utilisait tout le temps des dictons pour illustrer ses propos, toujours dans le sens de l’apaisement des cœurs. Me viennent d’elle certaines expressions, que depuis l’enfance je m’efforce de faire miens dans mon quotidien : 
- Lamm dou wett di yengou (Un bracelet isolé ne fait pas de bruit) ; 
 - kou mine sa wokh yebla (le silence force le respect) ;
- Fitna mi ngi nelow, Yalla reub na kou koy yé (La malédiction de Dieu plane sur ceux qui œuvrent à l’encontre de la paix).

Elle était discrète et réservée à l’extérieur mais elle parlait de tout et de rien avec nous ses enfants.
Sur le plan professionnel, elle fut une ancienne normalienne, professeur de français de son état. Une maladie au niveau du genou l’empêchant de se tenir debout pendant longtemps, elle avait demandé et obtenu du Ministère de l’Education nationale un redéploiement. C’est ainsi qu’elle avait quitté les classes et avait été affectée à un poste administratif, au niveau de l’intendance du Lycée Kennedy.
Ma maman est partie le 26 août 2016. Dans le courage et la dignité, elle a répondu à l'appel de son Seigneur, des suites d'une longue maladie.
Le quarantième jour de son décès était le 04 octobre. Quarante jours qui ont semblé quarante ans ! De ma vie, je n'ai jamais ressenti douleur plus grande, même ayant été plus ou moins préparée à cette fatalité par sa maladie, même en ayant été prévenue depuis toujours par les saintes écritures : « Toute âme ayant goûté à la vie, goûtera à la mort ». Ces mêmes saintes écritures ont averti : « de Dieu nous venons, à Lui nous retournerons (Inna lilahi wa inna ileyhi radjiouna) ». Malgré tout, la douleur est immense. Incorporelle, Immatérielle, Indicible, il n’existe en réalité aucun mot assez juste pour la traduire. C’est une douleur qui ne laisse pas la vie intacte, car à partir de là, désormais, il y a AVANT et il y a APRES : le début d’une nouvelle vie, faite de questionnements, de relativisations et surtout de lâcher-prise, car certes, la vie ici-bas ne vaut rien.
Nous, ses enfants, avons accepté le décret divin. Surtout, nous remercions Dieu qui lui a permis de voir sa progéniture grandir, réussir, l’appuyer et lui faire plaisir ; mais surtout grandir en âge et en sagesse, devant elle et à ses côtés. Nous Le remercions également pour l’honneur qu’Il nous a fait d’être nés d’elle. Nous prions pour elle, nous ses enfants si fiers d’elle. Nous demandons à Allah de lui pardonner et de lui faire miséricorde ; qu'Il la préserve des supplices de la tombe, qu'Il éclaire et élargisse son tombeau et en fasse une antichambre du paradis; qu'Il l’accueille dans son plus haut paradis, qu'Il lui permette de rencontrer le prophète Mohamed (SAW), qu'Il l’accueille dans le cercle de ses rapprochés et de ses élus. Amine.
Ma sœur Marianne avait fait un post sur elle, je le reprends textuellement, car il restitue fidèlement tout ce que j’ai sur le cœur : « Ma mère a été une femme de cœur, de paix, de piété, un îlot de douceur. Un repère sûr dans ce monde chaotique, une mère-poule qui nous a toujours couvés...nous a poussé à dépasser nos limites toujours…à être droit(e)s , nous appris à dire la vérité et à ne pas prendre le bien d'autrui, à respecter les ainés , à garder la foi en toutes circonstances et à ne pas avoir peur de nous battre pour nos ambitions, nous a appris à rechercher la paix. Toutes ces valeurs tu les incarnais Mame...Al Hamdoulillah Dieu m'a donné une mère exemplaire. Qu'Allah nous aide à porter son flambeau, flambeau de valeurs et de principes essentiels islamiques....Repose en paix Mame...Al Hamdoulillah alla koulli hale.... ».

1 commentaire:

  1. Adélaide23:57

    Takia j'ai lu. Ces lignes reflètent toute ta personnalité et celle de maman!!! chaque mot est pensé, et leur portée est d'apprendre que la vie a un double visage, que tout un chacun doit la vivre en s'imprégnant des hautes vertus, comme maman l'a montré et l'a enseigné à ses enfants. Tout ceci est si touchant! Takia tu as vraiment une belle plume. En te lisant ça va droit au coeur.

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