04 février 2017

DES DEFIS ET …DES DEFIS



Il y a quelques jours, la « communauté internationale » a célébré « la JOURNEE MONDIALE DU VOILE ». A l’occasion, l’on a invité la gente féminine à porter le voile tout au long du jour, qui pour confirmer que « le hijab » est bien une couronne pour reine fièrement couverte, qui pour manifester sa solidarité à l’égard des « vraies voilées », qui pour comprendre ce que ça fait d’être « ibadou » (comme on désigne les voilées par ici). Belle initiative s’il en est, que je salue vivement, car pour le vivre au quotidien, je sais ce que cela fait d’être « diabolisée », uniquement parce qu’on porte un « bout de tissu » sur la tête. Et voilà facebook transformé, l’espace d’une journée, en une « fashion runway » pour « hijabies »…Qu’Allah soit satisfait de toutes celles qui ont bien voulu célébrer cette journée pour Sa plus grande gloire.


D’autres défis sont également lancés sur la toile régulièrement, impliquant des nominations en chaîne (je te nomme, tu nommes un(e) autre qui nomme un(e) autre…), et très variés d’inspirations : défi sur les livres lus et adorés, défi sur la beauté, sur les sourates aimés, défi sur la capacité à rester figer de longues minutes durant, défi sur la générosité pour contribuer à des causes sociales…Pour être claire, je ne suis pas contre du tout, surtout si c’est « amazing », « fun », ou « pour la bonne cause » (même si je n’ai pas vraiment compris en quoi cela constitue un défi, mais bon, là n’est pas le propos). En réalité, le propos du présent post, c’est de relever qu’il y a un DÉFI qui, à mon sens, vaut sans doute la peine d'être lancé, celui d’ "ETRE VRAI(E) EN TOUT LIEU ET EN TOUT TEMPS", notre société ayant fini d'être celle de l'apparence.


Tromperie : voilà en quoi se résument bien souvent les interactions sociales de notre époque, dans les réseaux sociaux comme dans la vraie vie…Nul besoin d’un défi, ou d’une analyse approfondie, pour se rendre compte de l’ampleur de la COMÉDIE SOCIALE qui se joue à grande échelle ; et à part une infime minorité d’élu(e)s, nous en sommes les "Acteurs/trices", portant bien souvent l'habit propre et immaculé (que dis-je, l’habit de scène) de la piété, de la générosité, de la droiture (ou whatever), en oubliant que le cœur aussi a besoin de lessive (Sisi, ce que Wolof Ndiaye appelle "FOTT KHOL YI"). L’on dit des choses qu'on ne fait pas et l'on fait des choses qu'on ne pense pas.


L’être humain est plein de contradictions internes (nitt dafa leundeum" nous dit encore Wolof Ndiaye) : Etre
un agneau tout DOUX en société mais un FEROCE lion en famille, porter le VOILE mais poser des actes aux antipodes de la PUDEUR, mener des actions sociales AU VU ET SU DE TOUS mais commettre les pires bassesses envers son prochain lorsqu'on se pense NI VU NI CONNU... les exemples sont à foison. "Wolof Ndiaye néna KOU WETT KHAM SA BOPP" (on peut tromper son monde, mais jamais soi-même, nous dit l’adage wolof).

Etre vrai(e) donc, le DEFI du moment…et face à l’ampleur du DEFI, une prière me vient, du fond du cœur : « Que notre apparence extérieure, nos paroles et nos actes soient, en toute circonstance, les reflets fidèles de nos convictions profondes ».


Je la formule, d’abord et surtout, pour moi-même, ensuite pour tous les "acteurs/trices" de la société. Ameen.


©2017TakiaNafissatouFall

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